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Histoire

01-01-2024
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Nous situerons la première période à la fin du XVIIIè siècle. A cette époque-là, est-il besoin de le rappeler, il n'existait qu'une « organisation maçonnique », celle du Grand Orient de France structurée en tant que telle en 1773. Peu à peu les Loges bleues travaillèrent, quoique avec de nombreuses variantes, au Régulateur du Maçon de 1801, déjà fixé dès 1785. Il s'agit du rite français.

C'est dans cette période que le Grand Orient de France se dote d'un système de Hauts-Grades correspondant au Rite Français. Suivent les naissances du Régime Ecossais Rectifié en 1778 et du Rite Ecossais Ancien Accepté en 1804, qui sont également reconnus par l'Obédience.

Puis un certain nombre de loges vont développer sous diverses influences ou filiations spiritualistes, kabbalistiques, ésotéristes, etc. des systèmes de Grades originaux qui s'inspireront de tel ou tel courant venant parfois de traditions plus anciennes. C'est le cas évidemment des courants égyptiens.

Plusieurs Rites ou Ordres ont donc existé à la fin du 18° siècle. Ils faisaient très vraisemblablement suite à divers courants mystiques non maçons beaucoup plus anciens. C'est le cas par exemple en 1767 des Architectes africains, en 1780 du Rite primitif des philadelphes, en 1785 du Rite des parfaits initiés d'Egypte, en 1801 de l'Ordre sacré des Sophisiens et en 1806 des Amis du désert. Ces Rites, connus pour quelques-uns, s'inspiraient de ce que l'on appelait à cette époque la tradition égyptienne, mais qui était une association de traditions du Moyen Orient, telles qu'elles étaient comprises à travers les textes et études alors connues. C'est le cas par exemple du « Séthos » de l'Abbé Jean Terrasson (1731), « l'Oedipus aegyptiacus » d'Athanase Kircher (1652) et du « Monde primitif » de Court de Gébelin (1773). La Kabbale judéo-chrétienne, l'hermétisme néo-platonicien, l'ésotérisme, les traditions chevaleresques et autres trouvaient là une source naturelle d'expression. Toutes ces influences sont à prendre en compte, lorsque l'on souhaite comprendre l'état d'esprit des Obédiences Egyptiennes et les enjeux qui s'y développeront dans les siècles qui suivirent.

La seconde période, débuta au début du 19° siècle, siècle qui se conclut par l'apparition de nouvelles formes obédientielles, les deux plus importantes étant le Droit Humain (1892) et la Grande Loge de France (1894). Misraïm, très minoritaire certes, avait déjà anticipé ce mouvement en se constituant comme Puissance Suprême dès 1815.

 De 1810 à 1813, les frères Bédarride développèrent le rite de Misraïm en France. Sans entrer dans les détails encore controversés de l'origine de leur transmission et des chartes dont ils furent les dépositaires, il semble que leur système ait convaincu divers maçons, dont Thory et le Comte Muraire, qui les mirent en relation avec d'autres maçons du monde écossais. Quelques Loges furent créées. Mais divers problèmes de détournement des fonds de la part des frères Bédarride poussèrent de nombreux frères à se retirer et à fonder une nouvelle Puissance Suprême égyptienne qui demandera en 1816 et sans succès à être admise au sein du Grand Consistoire du Grand Orient de France. Le rite de Misraïm poursuivra son histoire avec des hauts et des bas jusqu'en 1822, date à laquelle il est interdit. En 1831 après quelques années de clandestinité, le rite obtint le droit de se reconstituer, mais seules 4 Loges parisiennes y parvinrent. (L'Arc en ciel, Les Pyramides, Le Buisson ardent, Le Conseil des angles). En 1848, les Loges ne s'étaient pas encore réellement développées.

Quant au rite de Memphis, il naquit peu avant 1838, sous l'influence de Jean Étienne Marconis de Nègre (1795-1868). Comme pour le rite de Misraïm, son origine est incertaine.  L'autorité de Marconis pourrait lui venir de son père par l'intermédiaire d'une Grande Loge du rite de Memphis qui aurait tenu ses travaux de 1815 à 1816. Son père aurait également été Grand Maître du rite de Misraïm, mais c'est tout de même fort peu probable. Quoi qu'il en soit J.E. Marconis de Nègre, expulsé de Misraïm, fonda en 1838 l'Ordre de Memphis dont il devint le Grand Maître et Grand Hiérophante. En 1841, sur la dénonciation des frères Bédarride, le rite de Memphis fut interdit en France sous l'accusation d'afficher des sympathies républicaines. En 1862, répondant à l'appel du Maréchal Magnan, Grand Maître du Grand Orient de France, pour l'unité de l'Ordre Maçonnique en France, Marconis proposa la réunion de son rite à l'Obédience, ce qui fut fait la même année : les Loges qui composaient l'Obédience se réunirent au Grand Orient de France qui devint par la même occasion le dépositaire du rite. Marconis de Nègre abdiqua alors sa charge de Grand Hiérophante. On sait peu que les descendantes de certaines de ces Loges existent encore, comme celle qui devint les Inséparables du progrès. Le rite de Memphis resta toujours présent au Grand Orient de France et le Grand Collège des Rites compta toujours une section Memphis et Misraïm reposant sur un « Gardien du rite » 33°. Elle prit ensuite la forme d'une Commission des Rites de Memphis et Misraïm élue parmi les membres du Suprême Conseil, conservant ainsi les droits du Grand Orient de France sur cet héritage des Rites Egyptiens.

Nous n'entrerons pas dans les nombreuses et complexes ramifications à l'étranger de ces deux rites, mais sachons simplement qu'ils donnèrent naissance à de nombreux rameaux qui pour certains se perpétueront jusqu'à aujourd'hui.

Tandis que le rite de Memphis était intégré au sein du Grand Collège des Rites du Grand Orient, le Souverain Sanctuaire de Memphis aux USA reçut une reconnaissance officielle du Grand Orient de France et prit le nom de « Rite Ancien et Primitif de la Maçonnerie ». Sous la Grande Maîtrise de Harry J. Seymour, de nombreuses loges furent ouvertes aux USA, mais également partout dans le monde. En 1872, Harry J. Seymour établit un Souverain Sanctuaire pour la Grande-Bretagne et l'Irlande avec John Yarker comme Grand Maître. En 1881, Yarker reçut une charte du rite réformé de Misraïm de Pessina en échange d'une charte de Memphis, au moment où le Général Garibaldi était nommé Grand Hiérophante des deux rites. On peut dater la fusion officielle de ces deux rites par cet échange de chartes et la caution morale de Garibaldi. Il s'agit toutefois plus d'une modification de Memphis, que d'une réelle fusion des deux rites. A la mort de Giuseppe Garibaldi, Yarker devint Grand Hiérophante Général du Rite de Memphis-Misraïm.

Dans la seconde partie des années 1990, l'histoire de Memphis Misraïm entra alors dans une période mouvementée, en grande partie due à la superposition de systèmes et d'équivalences internes (Maçonnerie de Memphis-Misraïm, Martinisme, Gnosticisme, Elus-Cohens, Chevalerie, etc.). La confusion faite entre ces différents systèmes, très perceptible dans certains grades, un mode de fonctionnement pyramidal basé sur un souverain sanctuaire et associée à une direction à vie rendirent l'Ordre très instable.
Nous ne développerons pas ici les nombreuses scissions à l'initiative de frères titulaires de Hauts Grades, remarquons simplement qu'elles conduisirent le rite à être de plus en plus incompris et rejeté par les obédiences principales. Pire, les problèmes rencontrés par les groupes maçonniques travaillant à ce rite, rendirent suspects non seulement ces structures mais par identification, le rite lui-même. Or l'historique que nous venons de retracer montre son intérêt, sa richesse initiatique, ésotérique et symbolique.

Des scissions toujours plus nombreuses apparurent jusqu'en 1999 où un petit nombre de Loges se rapprochèrent du Grand Orient de France, tant par affinités personnelles que philosophiques. En 1999, sous la Grande Maîtrise du Sérénissime Grand Maître Philippe Guglielmi, se concrétisa l'intégration de ces ateliers, ainsi que le réveil de la patente du rite égyptien détenue par le Grand Orient depuis 1862, afin de constituer un pôle de stabilité au Rite et de maintenir vivant un des éléments du patrimoine du Grand Orient De France et l'un des constituants historiques de la franc-maçonnerie universelle.

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Vous êtes sur le site du Grand Ordre Egyptien du Grand Orient de France, juridiction de « hauts-grades » maçonniques travaillant au Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm pratiqué selon une échelle en 33 degrés établie par Jacques-Etienne Marconis, fondateur du Rite de Memphis, lorsqu’il entra dès 1862 au Grand Orient de France avec son rite.

S’il est vrai que le Grand Orient de France s’intéresse au fait sociétal, il n’a pas pour autant oublié sa dimension initiatique.

C'est ainsi qu'il accueille ce rite maçonnique très riche dans sa symbolique, rite qui s’intéresse à l’hermétisme au sens des sciences d’Hermès Trismégiste. Les rituels et les travaux plongent le cherchant véritable dans l’Egypte alexandrine creuset des cultures, philosophies et religions de l’Egypte Ancienne, de la Grèce Antique, de la Mésopotamie et de l’Asie Mineure. Les Travaux de l’Académie Platon ou des Médicis sont aussi réactivés. Cette quête conduit nombre de participants vers la fameuse inscription qui ornait le temple d’Apollon à Delphes « connais-toi toi-même et tu connaitras l’Univers et les Dieux ».

Pour cela, le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm en 33 degrés n’emprunte rien aux autres rites. Contrairement à l’échelle en 95 degrés du même rite, celle en 33 degrés n’utilise pas les grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté.

Les rituels n’ont aucun lien avec la légende d’Hiram ou toute autre connotation judéo-chrétienne puisque ses fondamentaux sont pré-chrétiens.

 

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